Déjà vu rassemble une sélection d’œuvres et les commentaires qu’elles ont suscités au cours de précédentes présentations : extraits des communiqués de presse, catalogues, cartels et autres documents d’aide à la visite qui accompagnent la plupart des expositions. Selon les cas, certaines oeuvres semblent générer des propos redondants, tandis que d’autres se prêtent à toutes les fantaisies.
L’interprétation postule l’œuvre comme une forme ouverte, susceptible d’être infléchie, contrariée, invalidée, surjouée, appauvrie, enrichie par une tierce personne. La pratique curatoriale peut en effet être vue comme une manière de faire usage des œuvres pour donner corps à des thématiques d’expositions, tout en les éclairant par une approche singulière : le commissaire est ainsi au service des œuvres tout en se servant d’elles.
En tirant les commentaires de leurs contextes d’origine, Déjà vu affirme la valeur composite des œuvres et en élabore un « portrait » kaléidoscopique, nécessairement partiel. Cette somme imparfaite de fragments, qui sont autant de points de vue épars, évoque leurs multiples facettes, sans en épuiser les lectures possibles : en creux, peuvent se deviner leurs aspects encore inexploités.